Voici donc mes conseils et techniques pour jouer de l'harmonica

Dans cette page de pseudo cours d'harmonica (mais vraiment sans prétentions), plusieurs parties :


Introduction

Ah... L'harmonica! Le petit instrument de musique qu'on peut toujours avoir sur soit! Toujours à portée de main, simple, pas cher et très polyvalent (pour peu qu'on sache s'en servir bien sûr :-D). Il peut jouer de nombreux styles :folk, classique, funk, celtique, country ... mais surtout blues!

Je parlerai ici uniquement d'harmonica diatonique (le plus rustique), celui-ci est destiné à jouer dans une tonalité en particulier, en opposition avec l'harmonica chromatique (celui, un peu plus gros, avec la tirette sur la droite) qui peut jouer dans toutes les tonalités.

Les conseils qui suivent portent sur des techniques que je n'ai pas toujours la prétention de maîtriser avec mon petit niveau. Malgré ça, le principe reste le bon! J'espère qu'ils seront des éléments intéressants qui vous aideront à avancer.

Juste un petit détail avant de commencer : j'écrierai toujours les notes dans la convention anglo-saxonne, à savoir

A=La, B=Si, C=Do, D=Ré, E=Mi, F=Fa, G=Sol (Si vous n'en avez pas l'habitude, prenez bien le temps de le retenir, c'est pas compliqué)

Bon courage...


Tenir l'harmonica

Bon, ça c'est simple! La main gauche forme un "U" avec l'index et le pouce. L'index (bien tendu) est bien serré contre la partie haute de l'harmo(nica), le pouce (tendu aussi) serré contre la partie basse. La partie gauche de l'harmo est bien calée dans le creux de la main gauche. Les doigts de la main gauche sont bien serrés les uns contre les autres de manière. La main droite vient refermer, aussi hermétiquement que possible, l'espace autour et derrière l'harmo qui n'est déjà fermé par la main droite. Le pouce de la main droite est contre la partie droite de l'harmo. La paume de la main droite est dirigée vers le haut. L'important est que les mains forment à l'arrière de l'harmonica une poche aussi hermétique que possible. De son volume dépend la résonance du son.


Eléments de base

Comme la plupart d'entre vous le savent déjà, quand on joue de la musique, on utilise des gammes et des tonalités. La gamme la plus célèbre est la gamme majeure. Prenons la gamme de C majeur (i.e. Do majeur, je le répèterai pas!), les 7 notes qui composent cette gamme sont

C, D, E, F, G, A, B (do, ré, mi, fa, sol, la, si)

de la même façon, les notes de la gamme de G majeur seront

G, A, B, C, D, E, F#

pour la gamme de F majeur, les notes

F, G, A, Bb, C, D, E

Etc...

Vous savez également que les notes d'une gamme majeure on leur relative mineure. C'est à dire, par exemple, qu'en prenant les notes de la gamme de C majeur, on peut également jouer en A mineur. Ainsi donc, les notes de la gamme de A mineur sont

A, B, C, D, E, F, G

de même, les notes de la gamme de E mineur sont

E, F#, G, A, B, C, D

et pour la gamme de D mineur, les notes

D, E, F, G, A, Bb, C

Etc...

On peut plus ou moins dire que seule la note par laquelle on commence une gamme mineure diffère de sa relative majeure.

 

BREF! Ces rappels étant fait, on peut maintenant expliquer la répartition des notes sur un harmonica diatonique, et les différentes positions...

Un harmonica diatonique POSSEDE UNE TONALITE PROPRE (c'est la lettre qui est en général inscrite sur son côté droit). Pour la suite, je prendrai un harmonica en C (bien sûr, dans les autres tonalités, les écarts entre les notes sont les mêmes!). Bon, dans un harmo, pour chaque trou, vous avez une note aspirée et une note soufflée. Voici donc leur répartition sur un harmonica en C :

Vous voyez donc que sont réparties sur 3 octaves toutes les notes de la gamme de C majeur (et de A mineur). TOUTES??? Et non! Vous avez remarqué qu'il manque le F et le A (pas pratique pour jouer en A mineur) de la première octave, ainsi que le B de la troisième. Mais rassurez-vous, ces notes sont accessibles grâce aux altérations (voir plus loin). Les altérations donnent également accès à d'autres notes que celles de la tonalité de l'harmo. Par conséquent, ON PEUT JOUER DANS D'AUTRES TONALITES QUE CELLE DE L'HARMONICA. On parle alors de positions, ainsi

Pour un harmonica en C:

Bien sûr, tout ça est transposable aux harmonicas d'autre tonalité que C.


Avoir un bon son

Ce que je vais dire peut paraître pas grand chose, MAIS C'EST FONDAMENTAL! Moi je viens juste de le comprendre, et ça change vraiment tout. Deux choses capitales pour pas avoir un son tout pourris (mais en fait, la 2eme découle de la 1ere). D'abord, "NE JOUEZ PAS DU BOUT DES LEVRES", c'est à dire qu'en fait, vous devez avoir l'harmo "enfoncé le plus profondément possible dans la bouche, de manière à ce que vous arriviez quand même à jouer une seule note à la fois".  Ensuite, ça vient naturellement, "NE SUCEZ PAS LA NOTE" (c'est un peu de la traduction littérale de l'anglais mais ça se comprend), c'est à dire que vous ne devez pas contrôler le flux d'air (aspiré ou soufflé) avec la bouche et les lèvres, mais avec la gorge voire, encore mieux, avec le ventre. C'est comme pour le chant en fin de compte. En faisant comme ça, vous aurez un son bien plus agréable, moins criard, et en plus, vous le contrôlerez mieux. Bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais en positionnant bien l'harmo, vous avez fait la moitié du chemin, pensez-y...


Les altérations

Ah... les altérations, le "cimetière des débutants", comme on dit des "barrés" pour la guitare. Bon, c'est vrai que c'est vraiment pas évident au début, mais on y arrive! (certains même, en quelques coups seulement. Y me dégoûtent ceux-là!) De toutes façons, on peut pas y couper, ils sont vraiment trop indispensables.

Les altérations (ou "bends") sont accessibles en aspirant sur les 6 premiers trous, et en soufflant sur les 4 derniers. Elles permettent de descendre la note (aspirée ou soufflée donc, selon le trou) de 1/2 ton, 1 ton, ou 1 ton et 1/2 (là aussi, c'est selon le trou). Voici donc le schéma de tout à l'heure avec, en plus, les notes altérées.

Bon, alors voici le principe pour les notes aspirées (pour les soufflées, ça marche pareil) :

dans chaque trou, il y a 2 lamelles métalliques, en haut, celle de la note soufflée, en bas, celle de la note aspirée. Au cours d'une altération, les 2 vibrent. Pour réussir ce tour de force (:-D), il faut arriver à modifier la direction du flux d'air. Pour une note (normale) aspirée ou soufflée, le flux d'air est toujours parallèle aux lamelles. Pour une altération aspirée, le flux d'air "rebondis" sur la lamelle de note aspirée. Aller hop! C'est mieux avec un petit schéma!

Clair non? En pratique, la technique est assez indescriptible et chaque harmoniciste a sa propre méthode. La base est toujours la même cependant, il faut utiliser la bouche et la langue pour modifier l'orientation du flux d'air. Aller! Même si elle est pas très bonne parce qu'elle produit un son pas très beau, je vous donne une méthode qui marche assez bien. Mettez vos lèvres en "cul de poule" (contre un trou de l'harmonica, le 3eme par exemple) de manière à "forcer" lorsque vous aspirez (et en fait, de manière à former un flux d'air plus fin, plus concentré). Le bout de la langue est recourbé vers le haut, et au besoin, la lèvre supérieure est légèrement plus avancée que la lèvre inférieure. Le flux d'air est ainsi "dévié" vers le bas.

La note deviens plus grave? Oui? Bravo! Vous n'êtes déjà plus un débutant!!!

Vous avez bien compris (puisque vous avez lu le début :-)) que cette méthode n'est pas la meilleure car elle fait jouer avec le bout des lèvres (d'où un son pas beau!). A vous de vous l'approprier...

Bon, vous avez vu sur le schéma qu'on ne peut pas faire le même nombre d'altérations sur tous les trous (le 3ème est le champion pour ça!). Vous avez vu que les altérations des trous 5 et 7 servent à rien? Bon, c'est vrai! (à part pour faire des effets, bien sûr, mais il parait même que sur ces trous-là, les altérations abîment les lamelles). Perso, j'ai beaucoup de mal à sortir la 3ème altération du 3ème trou, et j'ai jamais, jamais pu sortir cette saleté de 2ème altération du 2ème trou. Pour toutes les autres, c'est bon (les soufflées sont quand même plus galère à maîtriser). Bien sûr, on altère pas tous les trous de la même façon, plus la note est grave (plus le trou est vers la gauche), plus le point de la lamelle sur lequel le flux d'air "rebondis" est près des lèvres (de même pour les diverses altérations d'un même trou).


Les accords et octaves

C'est bien fait un harmonica quand même, la plupart du temps, si on souffle ou on aspire dans plusieurs trous en même temps et ... oh surprise! Ca sonne bien! Le secret : les accords

Bon, décortiquons la disposition des notes, toujours sur un harmonica en C.

1) Tout d'abord, les notes soufflées. Là, c'est super simple, C, E, G, C, E, G, C, E, G, C, où que vous souffliez, quelque soit le nombre de trous, en soufflant dans plusieurs trous, vous avez toujours un accord de C majeur! Plutôt pratique quoi! Bien sûr, pour que ça sonne mieux, on aura tendance à ce que la note la plus grave de l'accord soit un C, par exemple (123), ou bien (1234), ou alors (456), etc.

2) En aspiré, c'est plus compliqué. Les trous 1, 2, 3 et 4 sont les notes de l'accord de G majeur (G). Bien sûr, on aura plus tendance à jouer l'accord (234), c'est à dire sans le trou 1, car le trou 2 est la note G, qui est la fondamentale de l'accord et doit donc être la note la plus grave de l'accord. Si votre accord déborde jusqu'au trou 5, soit (2345), vous avez un accord de G septième (G7). En partant du trou 3, on peut jouer un petit accord de B mineur (Bm) en jouant (34). En partant du trou 4, vous pouvez jouer (456) qui est un accord de D mineur (Dm). Vous pouvez prendre un trou de plus, soit (4567), vous avez un accord de D mineur septième (Dm7), que vous pouvez d'ailleurs déborder sur les trois derniers trous de l'harmo. A partir du trou 5, vous avez un petit accord de F majeur (F), soit (56). Enfin, sur les trois derniers trous, soit (8910), vous avez un accord de D mineur (Dm), comme tout à l'heure, mais en plus aigu.

Bon, voilà, rapidement, pour les accords. Le problème avec eux, c'est que dans les combinaisons accessibles, il n'y a pas toujours ce dont on a besoin (par exemple, on peut avoir besoin d'un D majeur alors qu'on a accès qu'à D mineur). Egalement, Ce qu'il y a avec les accords, c'est que parfois, avec trop de notes, ça peut sonner "un peu fouillis". Un alternative, le jeu en octaves .

Le principe est le suivant : la bouche est assez ouverte pour couvrir quatre trous, mais la langue bouche les deux trous du milieu (en fait, vous posez le bout de la langue sur la tige en bois ou en métal qui sépare ces deux trous), ne laissant sonner, en aspiré ou en soufflé, que les deux notes se trouvant de part et d'autre de la langue.

On peut ainsi jouer, par exemple, la note D grave (trou 1 aspiré) et la note D à l'octave (trou 4 aspiré). Je noterai ça (1-4). Vous remarquerez qu'on peut jouer comme ça, en octave, la note D (en aspiré) et les notes C, E et G (en soufflé).

Bon, bien sûr, on peut faire d'autres choses avec ce principe, en couvrant trois trous avec la langue, on peut jouer un B à l'octave (3-7), et en incluant le principe des accords, on peut accéder à encore d'autres accords (par exemple un accord D septième majeur au lieu de mineur en bouchant un trou avec la langue : (4-67)). Bref! c'est maintenant à vous de vous approprier les accord et les octaves...


L'effet Wha Wha et le tremolo

Ca, c'est pô très compliqué, surtout que tout un chacun a déjà vu, à un moment de sa vie, un harmoniciste de blues grimacer sur son instrument en faisant "trembler" la note par un ample mouvement de va-et-vient de la main droite!

Pour le Wha Wha comme pour le tremolo, le principe est donc le même: se servir du mouvement de la main droite pour modifier le son.

Pour l'effet Wha Wha tout d'abord, la technique est la suivante : avant de commencer, Les 2 mains doivent former une cavité particulièrement hermétique autour de l'harmonica (voir plus haut), pour être précis, je dirais en plus que cette cavité doit être ici la plus petite possible. Maintenant, vous allez jouer la note (aspirée ou soufflée) en même temps que :

  1. vous articulez très largement avec les joues et la mâchoire comme si vous prononciez effectivement "Wha"
  2. simultanément, vous ouvrez la main droite pour amplifier l'effet et "libérer" la note

Bon, pour le tremolo, il y a 2 méthodes. La première reprend le mouvement de main du Wha Wha, a savoir : en même temps qu'on joue la note, la main droite fait des aller/retour pour ouvrir/fermer la cavité autour de l'harmonica, ce qui module la note. En fait, la main droite pivote autour du pouce, celui-ci est posé sur le côté droit de l'harmonica.

La deuxième méthode est la meilleure, bien que moins visuelle. Elle consiste à produire le tremolo à partir de la gorge ou même, c'est encore mieux, du ventre. C'est typiquement une technique de chant et je ne la décrierai pas ici, vu que je la maîtrise pas du tout!

Ce qui arrache vraiment, c'est bien sûr de combiner ces 2 méthodes. Ca donne le tremolo qui tue!


Moduler les notes, articulations

Bon, et bin là dessus, c'est pas la peine de palabrer des heures. Dans un harmonica, on fait pas que soufflé et aspirer, on parle. Bien sûr, on fait pas vibrer les cordes vocales, mais on articule avec les joues, la langue et la mâchoire comme si on prononçait vraiment des syllabes. Une fois que vous savez ça, pour le reste, c'est à vous de vous trouver vous propres onomatopées. A coup de "FEHTTE", "KE", "KA", "TI"... quand ça doit claquer, et des "DOULOUDI", "OUAH", "DIDLI", "TOUW"... quand c'est plus doux.

Au bout d'un moment, ces "mots" vous viendront naturellement et coloreront votre jeu de manière incomparable. En fait, c'est vraiment ça qui fait toute la différence!

Juste, pour finir, une articulation qui constitue un effet en soit (et qui déchire!!!). Ca paraîtra tout naturel aux latinos et aux cambrouzars du fin fond du Gers. Ca consiste à faire un "FRRRRRRRR" en roulant fortement le "R". C'est vraiment un effet très très simple et qui rend super bien, n'hésitez donc pas à le mettre partout!


Le jeu blues

Nous devons la disposition si particulière des notes de l'harmonica diatonique à l'artisan horloger allemand Mathias Honher (vers 1850). Il était adapté à la musique bavaroise...
Inutile de dire à quel point les bluesmen ont su en tirer tout un univers...

La règle de base pour le jeu harmonica blues, c'est le jeu en deuxième position. La tonalité la plus répendue en blues étant le Mi, on jouera donc exclusivement sur un harmonica en La (la deuxième position d'un harmonica en La étant le Mi). Le jeu en 2ème position permet d'utiliser assez souvent des altérations qui donnent au morceau une couleur propre au blues (notament par des "bends", sorte de glissé d'une note grave à une plus aigu), et également donne accès à une disposition d'accords intéressants, comme nous allons le voir...

Tout d'abord, petit rappel sur le blues. Trois choses caractérisent le blues:
1) Le rythme shuffle (rythme ternaire sur lequel on ne joue que la première et la dernière note de chaque triolet).
2) La gamme pentatonique, le mode dorien et les blue notes pour l'improvisation.
3) La grille de 3 accords majeurs (ou majeurs 7èmes) répartis sur 12 mesures.
Voici pour rappel, une grille d'accords classique de blues en E sur 12 mesures:

|:E | A | E | E |
| A | A | E | E |
| B | A | E | B:|

A présent, considérons un harmonica en La.
Comme vous le savez sans doute, pour improviser, il faut associer 2 règles élémentaires :
1) Jouer dans la "bonne tonalité".
2) Jouer, sur chaque temps fort (à savoir le premier et le troisième d'une mesure à 4 temps) une note appartenant à l'accord joué en accompagnement.
Bon, cela dit, observons la composition de chacun des 3 accords d'un blues en Mi, le Mi majeur, le La majeur et le Si majeur (chacun peut être septième mais en pratique on réserve ça pour le Si, sur la dernière mesure).

Un Mi majeur est composé d'un Mi, d'un Si et d'un Sol#. Donc, si on regarde notre harmonica en La, ces notes sont présentes sur les trous 1, 2, 3, 4, 7 et 8 (aspirés) ainsi que 3 6 et 9 (soufflés). Là il faut noter que l'accord est entièrement présent (en aspirant) sur plusieurs trous consécutifs (1, 2, 3 et 4). Cela permet de faire un accord en aspirant les 4 premiers trous en même temps. En pratique, on aspire seulement les trous 2, 3 et 4 pour que la fondamentale de l'accord (le Mi du 2ème trou) soit la note jouée la plus grave. De plus, on peut se permettre de déborder cet accord sur le 5ème trou aspiré puisque c'est la septième de l'accord de Mi (Ré). C'est génial non, on a accès à tout l'accord septième de Mi directement (sans altérations) et sur des trous consécutifs.

Un La majeur est composé d'un La, d'un Mi et d'un Do#. Coté harmonica, souvenez-vous qu'on est sur un harmonica en La ... Donc, c'est simple, l'accord est sur toutes les notes soufflées. Vous pouvez donc faire l'accord n'importe où du moment que vous soufflez (on préfèrera néanmoins avoir un La comme note la plus grave de l'accord, soit les trous 1, 4 ou 7).

Un Si majeur est composé d'un Si, d'un Fa# et d'un Ré#. Ici, ça se complique puisque ces notes ne sont pas disponibles directement, on doit donc faire des altérations. La fondamentale, Si est accessible directement en aspirant les trous 1, 4 ou 8. Ouf! C'est la fondamentale et elle est facile d'accès. C'est déjà un moindre mal. Ensuite, pour le Fa#, il faut altérer d'un demi-ton le deuxième trou aspiré. Pour Le Ré#, il faut altérer d'un ton le troisième trou aspiré. Vous voyez qu'on ne peut pas faire un accord de Si en aspirant plusieurs trous à la fois. Par contre, on peut facilement faire un arpège (égréner une à une les notes de l'accord) puisque les trous sont consécutifs. On peut aussi faire 2 Si à l'octave (les trous 1 et 4 aspirés en même temps avec la langue bouchant les trous 2 et 3). Mais le plus souvent, on se contente d'aspirer seulement le Si du premier trou. Tous les plus grands harmonicistes finissaient leur grille d'accord comme ça.

Voilà pour les accords. Si vous faites que les notes de l'accord joué à ce moment-là, vous sonnerez toujours juste. Bien sûr, ça laisse pas beaucoup de possibilités. C'est pourquoi, vous pouvez lier ces notes avec celles:

1) de la gamme pentatonique mineure de Mi. A savoir Mi, Sol, La, Si, Ré. Elles sont présentes sur les trous
2) des blue-notes. A savoir La#, Ré# et Sol# (la plus utilisée des 3 puisque faisant partie de l'accord de Mi majeur). Elle sont sur les trous
3) du mode Dorien de Mi. A savoir, en plus des notes de la pentatonique, les notes Do# et Fa# (qui font partie des accords de La et de Si majeur). Elles sont sur les trous

Vous voyez qu'il ne reste vraiment plus beaucoup de trous "non utilisables". Néanmoins, chaque note ne peut pas être jouée n'importe quand. Les notes des accords peuvent être jouées du moment que le même accord est joué en accompagnement. Les notes de la pentatonique de mi peuvent être jouée en dehors des temps forts. Les blue-notes sont jouées uniquement comme transition, comme les 2 notes ajoutées par le mode Dorien.

Voilà, maintenant, entrainez vous sur n'importe quel morceau de blues en Mi. Commencez par placer les accords au bon moment, puis rajoutez progressivement la pentatonique, les blue-notes et le mode Dorien.
Que les âmes de Sonny Terry et Sonny Boy Williamson soient avec vous!